La France doit retrouver sa voie diplomatique, pas céder au va-t-en-guerre
Alors que la France traverse une crise sociale, sécuritaire et économique profonde, les propos du chef d’état-major des armées Fabien Mandon devant les maires de France ont sidéré l’opinion : il a appelé les Français à « accepter le risque de perdre des enfants et de souffrir économiquement ». Une déclaration perçue comme une tentative d’habituer la population à l’idée d’une guerre imminente. Mais est-ce réellement le rôle de l’armée de préparer psychologiquement le pays à un conflit dont personne ne voit la nécessité ?
par Antoine CLAMAGIRAND, Délégué régional, candidat investi aux prochaines élections législatives à Vannes (2026 ou 2027)
L’intervention de Fabien Mandon devant les maires a choqué : appeler les Français à accepter la mort de leurs enfants et la souffrance économique dépasse l’entendement. Qu’il donne l’exemple en envoyant d’abord sa propre famille en première ligne ! Comme le disait la philosophe Simone Weil, « Toutes les décisions qui engagent des vies humaines sont prises par ceux qui ne risquent rien ». Il n’est pas acceptable qu’un chef militaire reprenne mot pour mot la ligne politique d’Emmanuel Macron, prêt à tout pour conserver le pouvoir. Cette attitude éclaire aussi les départs successifs de chefs militaires ayant préféré préserver leur honneur, à l’image du général Burkhard, de Pierre de Villiers et d’autres.
Était-il vraiment judicieux que M. Lisnard invite un tel va-t-en-guerre au Congrès des maires ? Entendre un chef d’État-major parler de « perdre des enfants » et de « souffrir économiquement » dépasse l’entendement. Personne ne menace la France, puissance nucléaire. Faut-il désormais effrayer les Français en tribune officielle pour les préparer à une guerre qu’ils n’ont jamais souhaitée ? Et ce serait maintenant aux maires de relayer ce discours dans leurs communes ? À trois mois des élections municipales, ils risquent d’être reçus comme il se doit. Arrêtons cette fuite en avant guerrière : chez Reconquête nous voulons la paix !
Notons que ce militaire a mis moins de temps pour passer de Lieutenant-colonel à général 5* que pour passer de capitaine à colonel. Certains profils font des carrières fulgurantes dans la proximité de Macron …
Il faut également comprendre que cette déclaration s’inscrit dans une stratégie militaire plus globale. Fin octobre, dans un entretien accordé à Ouest-France, le général Mandon estimait que l’armée française devait se préparer à un possible “choc” avec la Russie d’ici trois à quatre ans. Il ne s’agit pas, pour le chef d’état-major, de glorifier la mort ou les pertes humaines, mais plutôt de conditionner l’opinion à envisager un scénario extrême dans lequel des victimes françaises pourraient survenir.
Les citoyens doivent s’indigner et interpeller leurs élus, à commencer par leur maire. Qui veut vraiment la guerre ? Les Français répondront tôt ou tard dans les urnes.
D’autant qu’aucune situation internationale ne menace la France d’une attaque imminente. Aucune puissance ne s’apprête à frapper une nation dotée de l’arme nucléaire. Ce discours guerrier semble surtout destiné à inciter les maires à préparer leurs communes aux mouvements militaires à venir. Pendant ce temps, la menace la plus réelle, la plus meurtrière et la plus immédiate que RECONQUÊTE ne cesse de dénoncer et d’alerter – l’islamisme – continue de frapper, sans que le gouvernement ne ferme les frontières, n’applique réellement les obligations de quitter le territoire, ne renforce les retours ni ne réduise les flux d’immigration qui atteignent plus de 500 000 entrées légales par an.
Seule une armée de conscription peut se permettre d’exiger de toute une génération un tel sacrifice. Une armée professionnelle assume ce risque dans le cadre de sa mission, mais la guerre reste, dans tous les cas, le pire des choix.
Une guerre ouverte avec la Russie serait le suicide de la France ! Ce ne peut être qu’une mise en scène grotesque et minable, un spectacle de peur pour justifier une cascade d’arbitraire liberticide. Le plus terrifiant, c’est que cela risque, une fois de plus, de fonctionner.
Et pour cause : la Russie dispose d’environ 4 309 ogives nucléaires, tandis que la France en possède seulement 290. Avec un tel déséquilibre, prétendre que la France peut entrer dans un conflit nucléaire “à égalité” relève du délire. Cette rhétorique guerrière sert surtout à assujettir les élites politiques et militaires, à terrifier la population et à légitimer une normalisation du pire. Stop à ce pari dangereux sur la peur. Nous voulons la paix !
Depuis l’invasion russe en Ukraine, Emmanuel Macron n’a cessé de jeter de l’huile sur le feu, entraînant dans son sillage toute une classe politique va-t-en-guerre. Cette escalade permanente, ces discours belliqueux et ces provocations répétées envers la Russie – première puissance nucléaire mondiale – ne servent pas les intérêts de la France. Cette guerre ne nous concerne pas. Elle a commencé dans le Donbass, avec des combats internes à l’Ukraine, renforcée ensuite par l’avancée continue de l’OTAN à l’est malgré les promesses faites à Moscou. La Russie a répondu par son « opération militaire spéciale ». On peut en débattre, mais la France n’était pas condamnée à devenir un acteur supplémentaire du conflit.
Son rôle naturel était la diplomatie, la recherche de la paix, le maintien du rang et de l’honneur français par un travail patient, discret et cohérent, fidèle à la vocation historique de la France dans le monde.
Au lieu de cela, le président multiplie les milliards envoyés à Kiev. Nous en sommes désormais à 21 milliards d’euros dépensés, alors que la France manque de tout, que la dette atteint un niveau historique et que les Français croulent déjà sous l’impôt. Il y a là un immense problème de décision publique, excessive, non partagée, non débattue et concentrée entre les mains d’un seul homme. Une gouvernance solitaire, et dangereuse.
Face à la fuite en avant militaire et aux milliards engagés dans un conflit qui n’est pas le nôtre, la France doit retrouver le chemin qui a fait sa grandeur : celui de la diplomatie. Le pays est au bord de la faillite économique, étranglé par la dette et l’impôt, et ne peut plus se permettre de financer indéfiniment une guerre dont les Français n’ont ni décidé les objectifs ni choisi les risques. La véritable responsabilité d’un chef d’État n’est pas d’habituer son peuple à l’idée de perdre ses enfants, mais d’éviter qu’on en arrive là. Le rôle de la France n’est pas d’attiser les flammes, mais de reconstruire des ponts, de rouvrir la voie du dialogue et de ramener la paix là où d’autres préfèrent le fracas des armes.
Je ne sais pas ce qui est le plus choquant : Un chef d’État major qui déraille complètement, ou la non réaction des maires de France qui se soumettent comme des moutons à l’absurdité macroniste ?
Il est temps de revenir à la raison : la France ne doit pas répondre par la peur ou l’embrasement, mais par la diplomatie, la lucidité et la défense de la paix.
Antoine CLAMAGIRAND,
Délégué régional
Candidat RECONQUÊTE investi aux prochaines élections législatives du Morbihan
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